Diffuseur

Diffuseur

Ma première pièce en carbone ! Et pas spécialement petite non plus. L’idée derrière cette pièce, plus que les 3 kg et demi gagnés était d’améliorer l’aérodynamisme de l’Exige, et de récupérer un maximum de la rigidité du berceau arrière perdue avec le montage du carter GPan 2 qui a nécessité de découper le renfort en aluminium présent d’origine sur la voiture. Pour ce qui est de l’aérodynamisme, l’inspiration est venue d’une série d’articles de Racecar Engineering.

Préparation du moule

Pour le moule, partir de l’origine fait économiser beaucoup de travail :

Partie avent du moule.

Pour utiliser le diffuseur d’origine en tant que moule, il faut d’abord boucher tous les trous. Pour les perçages, la plasticine marche très bien, en revanche pour les découpes des écopes NACA, il faut d’abord la supporter avec une plaque. Une fois les trous bouchés, il est temps de faire les modifications voulues. Ci-dessus on voit les extensions au niveau du passage des roues.

Montage à blanc du moule du diffuseur.

Sur cette photo du moule monté à blanc avant l’application du démoulant, les parois verticales venant compléter les extensions décrites précédemment sont visibles. Celles-ci sont ce qui participe le plus à l’isolement du flux d’air du diffuseur des turbulences générées par les roues arrière. On voit également l’extension du canal central du diffuseur, dont la dernière section a été redressée dans l’alignement de la première section. D’origine, cette deuxième section à un angle trop élevé amenant à un décollement du flux d’air. De même l’angle des canaux latéraux a été ramené à l’identique par rapport au canal central, toujours avec le même objectif d’amélioration du flux d’air.

Après 2 couches de démoulant, le moule est prêt pour la suite.

Fabrication de la pièce

Avant de mixer la résine, tous les tissus doivent être découpés et prêts :

Tissus 200 g/m² et 650 g/m² découpés.

Pour cette pièce, une couche de carbone 200 g/m² est utilisée en surface, complémentée d’une couche de 650 g/m² pour donner de la rigidité. Une deuxième couche de 650 g/m² est rajoutée sous le renfort central pour le rigidifier alors que le dessus a droit à 2 couches de 650 g/m².

Pas de photos pendant la dépose des tissus et l’imprégnation : les presque 2 kg de résine doivent être absorbés par le carbone et l’ensemble débullé en moins de 1h30, c’est court !

Vue de l’avant du diffuseur.

Voici la pièce en fin d’imprégnation, la polymérisation est en cours.

Vue du diffuseur de l’arrière.

Vue opposée en soirée : le néon au-dessus montre bien que la résine n’est pas encore sèche.

Les bandes visibles à l’avant du diffuseur sont là pour l’aider à le rigidifier, la découpe dans le renfort central laisse la place au carter GPan. La bande à l’arrière, elle, sert à rattraper la différence d’épaisseur due au dépliage de la dernière section du diffuseur. Tous ces reliefs sont faits avec de la mousse

Si c’était à refaire aujourd’hui, je modifierai le moule pour supprimer la petite marche présente entre les deux sections du diffuseur d’origine et les petites marches présentes aux extensions latérales. Je referai aussi probablement cette pièce sous vide et en sandwich 200g/2mm de mousse/200g pour encore moins de poids et une rigidité supplémentaire non négligeable. Mais comme la pièce actuelle marche bien, cela représente trop de travail et de matériel par rapport au gain envisagé.

Résultat

Avant de monter la pièce, il y a encore un peu de travail pour détourer, percer, et ajuster, particulièrement du côté du renfort central qui passe juste. J’ai également rajouté un peu de protection thermique près de l’échappement. La résine utilisée est de type haute température, mais autant ne pas jouer avec le feu !

Le diffuseur carbone est monté sur l’exige !

Si le gain de poids est bien là, il est plus difficile d’évaluer objectivement l’effet sur l’aérodynamisme sans passer en soufflerie ou sans instrumenter l’Exige avec tout un tas de capteurs digne d’une écurie professionnelle. En revanche deux indices me poussent à penser que le diffuseur marche comme souhaité : les trainées laissées par la pluie sous le diffuseur sont bien droites et la courbe de Signes sur le circuit du Castellet passe à fond avec les slicks, sans freiner avec les semis et en tout cas bien plus vite que toutes les autres voitures 😉

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