Boite d’alimentation en air pour l’échangeur

Boite d’alimentation en air pour l’échangeur

 

Cette modif est la première que j’ai faite sur l’Exige impliquant de la fabrication maison. Le faible refroidissement de l’échangeur refroidissant l’air d’admission après le compresseur est un problème bien connu. La prise d’air du toit, même en version rallongée sur les dernières versions de l’Exige 4 cylindres n’est pas efficace, faute à sa conception en tant que simple artifice visuel sur les premières S2, à une époque où manifestement les versions compressées et avec échangeur n’étaient pas prévues.

Sans partir sur un échangeur air-eau cher et lourd mais certainement le plus efficace pour refroidir l’air d’admission, un certain nombre de solutions existent pour apporter plus d’air à l’échangeur. La solution la plus populaire est d’amener de l’air avec des boas depuis les prises d’air latérales. Les solutions commerciales sont souvent assez simples avec pour les versions les plus répandues, deux boas de 63 mm fixés à une boite à air de même forme que l’origine via deux manchons collés. Cette solution n’est pas idéale puisque le flux d’air rencontre un changement brutal de section juste avant l’échangeur. De plus les boas ne sont pas de très gros diamètre.

Mon objectif sur ce projet était de mettre les deux plus gros boas possibles et d’avoir un changement de section doux avant l’échangeur pour corriger ces défauts.

Les boas

Les mesures prises sur l’Exige m’ont indiqué qu’il me faudrait 1 m de boa 100 mm et 1 m 40 de boa 80 mm. Avant de se lancer dans la fabrication de la boite à air, mieux vaut vérifier que tout passe bien :

Boa de 80 mm en place dans l’écope gauche.

Routage du boa gauche.

Passage entre la boite à air, la carrosserie, le berceau arrière et les tubes d’air d’admission, c’est bon pour le côté gauche !

Boa de 100 mm en place dans l’écope droite.

Le boa de droite est de plus gros diamètre pour profiter de la place en plus laissée par l’absence de boite à air de ce côté. Pour passer dans l’écope, un petit peu d’aplatissage du boa n’est pas de trop.

Routage du coté droit.

Ça passe un peu serré ici, notamment avec la cosse rouge. Mais tout se passe bien depuis 2 ans, donc pas de problème de ce côté non plus.

Fabrication

Pas de carbone pour cette pièce, mais un simple composite verre / polyester. A l’époque je n’avais encore jamais bossé le carbone et franchement, le verre / polyester suffit pour cette pièce.

On voit sous la pièce le moule qui a bien voulu descendre à coups d’arguments assénés avec l’outil encore visible sur la gauche. Ce moule a simplement été pris sur la pièce d’origine, qui n’a pas des dépouilles très marquées sur les deux collerettes, coté échangeur et coté prise d’air du toit, ce qui explique que la pièce accroche un peu sur son moule.

Si le moule a eu droit à 8 couches de mat 450gr/m² pour être bien rigide, il n’en est rien pour la pièce. 1 couche de mat 450 gr/m² pour les simples parois, renforcée d’une deuxième couche sur les deux collerettes, le tout recouvert d’un tissu de surface à 80 g/m² : light is right ! La pièce ne pèse vraiment rien.

C’est là que toute la différence se fait avec les conduits pour échangeur commerciaux. Pour faire une forme progressive sans se préoccuper des contre-dépouilles, la plasticine est toute indiquée. En revanche la travailler prend du temps, particulièrement pour le lissage. Faire un embout bien rond et à la bonne côte pour fixer les boas n’est pas si évident non plus. Une fois satisfait de la forme, il n’y a plus qu’à stratifier du verre / polyester en débordant sur la partie de la pièce déjà moulée pour fixer ensemble ces deux parties.

La plasticine a enfin un dernier défaut assez dérangeant : elle accroche pas mal aux moules et aux pièces qui sont moulées directement dessus. Autant dire qu’entre la photo précédente et la suivante, il s’est écoulé un bon moment de nettoyage pour enlever la plasticine collée aux parois de la boite à air.

 

Après avoir enlevé la plasticine, un premier essai à blanc me montre que je n’ai pas assez réduit le diamètre des entrées d’air. Pour pouvoir monter les boas il a fallu que je coupe le fil de fer à l’intérieur qui donne sa rigidité au boa et attaquer les entrées d’air du conduit à la meuleuse. Une fois cet ajustement fait, un coup de peinture, du joint silicone pour coller le conduit à l’échangeur, serrage des colliers et tout est prêt.

Résultat à l’utilisation

Cette pièce est sur la Lotus depuis juillet 2012, et elle remplit parfaitement son rôle. Sur circuit, la température de l’air d’admission a baissé d’une vingtaine de degrés. Les acquis de données que j’ai faites avec l’appli pour smartphone Torque montrent que la température d’admission est maintenant à une moyenne de 34°C au-dessus de la température ambiante sur le circuit du Luc et cette différence de température ne dépasse jamais les 40°C

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